Les puits de mine  de Vieux-Condé

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Voici la plus ancienne carte minière connue dans le monde. Elle date du Nouvel Empire égyptien qui dura de 1680 à 1020 avant J.C. Les archéologues l'ont identifiée comme se rapportant à une mine d'or du Ouadi-Hammamat. On y distingue des montagnes et des galeries, représentées soit en plan, soit en perspective, selon l'habitude de ce temps.

Jean-Jacques Désandrouin 1682-1761

Pierre Taffin 1664-1745

Anne Emmanuel de Croÿ-Solre 1718-1784

Augustin-Marie Le Danois, 

marquis de Cernay 1710-1784  

le partage des actions

Château de l'Hermitage où fut signé l'acte de la création de la 

Compagnie des Mines d'Anzin 

le 19 novembre 1757

Balise portant la plaque 

d'identification du puits

Plaque en laiton identifiant le puits

Tête de puits en fonte 

recouvrant l'orifice du puits

Rue des Déportés Vieux-Condé

Pompe d'exhaure 

aspirante-refoulante à bras

Le Gros caillou à Vieux-Condé

Les plaques des deux puits sont situées devant l'école

Sondage de décompression 

au fond de la cour

Rue du Lys rouge

Fosse du Trou Martin vers 1900

1° L'origine du charbon
Le charbon est une roche très particulière pour deux raisons. La première est qu'elle a une origine organique - elle est composée de résidus de tissus vivants d'origine végétale - . La seconde est qu'elle brûle et donne de la chaleur. Il est composé pour l'essentiel de carbone, qui lui donne sa couleur noire, d'hydrogène, d'azote et d'oxygène. La plupart des charbons se sont formés il y a 90 à 360 millions d'années, à une époque que les géologues appellent le carbonifère.


De grandes forêts tropicales se développaient alors dans des marais. Elles comportaient surtout des fougères arborescentes et, également des prêles géantes ainsi que de nombreuses autres plantes. Les plantes mortes tombaient dans l'eau des marais. Cette eau était pauvre en oxygène et l'action bactérienne très ralentie.

Aussi, les restes de végétaux ne pourrissaient pas mais se transformaient en tourbe. C'est le premier stade de la formation du charbon.

Pour se transformer en charbon, la tourbe doit être compactée et donc perdre la majeure partie de son eau. Une couche de 10 à 15 m de tourbe donne une couche de charbon d'environ 1 m d'épaisseur. Au carbonifère, la croûte terrestre connaît un bouleversement constant. Durant ces périodes perturbées, des sables et des boues s'accumulent sur les tourbes. Le tout se trouve enfoui et parfois recouvert par la mer avant d'être de nouveau émergé. De nouveaux marais s'installent alors et de nouvelles couches de tourbe se déposent... C'est une fermentation cyclique.

C'est ainsi que l'on retrouve des fossiles que les mineurs appelaient des « cloches ».


2° La houille dans notre région  

le contexte historique
La découverte et l'exploitation du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais sont étroitement liées à celles des gisements de la Wallonie en Belgique dont il constitue le prolongement. L'exploitation et l'usage de la houille étaient déjà fort répandus dans les régions de Liège, Mons et Charleroi vers la fin du XIIe siècle. Au XVIIIème siècle, l'industrie houillère y est particulièrement prospère avec 120 fosses en activité. Les exploitations minières du bassin de Mons suffisent à elles seules au ravitaillement en charbon des industriels et des habitants du Hainaut et des provinces voisines, (Flandre, Artois et Picardie) lorsque les conquêtes militaires de Louis XIV viennent étendre de ce côté les frontières françaises.
À la suite des Traités d'Utrecht (1713-1715), la nouvelle frontière scinde la province en deux avec d'un côté la partie dévolue à l'Autriche avec les mines de charbon de Liège, Mons et Charleroi ; de l'autre la partie annexée au Royaume de France où les consommateurs de charbon sont devenus tributaires de leurs anciens compatriotes. Afin de pallier  la pénurie croissante de bois dans la région et à l'envolée de son prix de vente, les industriels et les habitants de la Flandre, de l'Artois et de la Picardie ont obtenu du Gouvernement royal de Louis XIV, l'autorisation de s'approvisionner en charbon à Mons, moyennant le paiement d'un droit d'entrée très modéré. Mais le déséquilibre de la balance commerciale du Royaume résultant de ces achats de houille étrangère incitera le Gouvernement de Louis XIV à promouvoir les recherches du précieux minerai dans le sous-sol du Hainaut français, c'est-à-dire dans la région de Condé, Fresnes et Valenciennes.   

3° La houille dans notre région 
la découverte
A/ La prospection
1710 - Le point du jour - Fresnes
Un certain Nicolas Désaubois, receveur du Prince de Croÿ et ancien trésorier municipal de la ville de Condé, entame les premières prospections à Fresnes, à proximité de l'actuelle frontière belge, pour tenter de découvrir le prolongement du Bassin de Mons sur la portion de territoire demeurée française.
Le fonçage de deux puits est entrepris sur le territoire de Fresnes-sur-Escaut, le long de la route reliant Valenciennes à Condé-sur-l'Escaut, en même temps que deux autres fosses situées à Escautpont. Les puits prennent le nom du lieudit dans lequel ils sont creusés : Point du jour pour Fresnes. Les premiers travaux commencèrent en 1710.
À cause de la montée des eaux, ce fut un échec.

B/ La première compagnie Désaubois (1716-1717)
Conscient du coût et de la difficulté de l'entreprise, Désaubois s'associe à des hommes entreprenants et fortunés qui apportent leurs capitaux et leurs connaissances techniques nécessaires à l'exploitation du charbon.

Parmi eux, le vicomte Jean-Jacques Désandrouin, propriétaire et directeur d'exploitations minières de charbon dans les environs de Charleroi. Le frère de celui-ci, Pierre Désandrouin Desnoëlles, directeur d'une verrerie à Fresnes, spécialisée dans la fabrication de verre à vitres et de bouteilles, Pierre Taffin de Valenciennes, conseiller du roi et audiencier à la chancellerie du Parlement de Flandre et Jacques Richard, receveur des fermes du roi à Condé et beau-frère de Pierre Taffin.

Pierre Taffin était une relation de voisinage de Désandrouin. En effet, l'été, il habitait dans son château de Vieux-Condé dont il était le seigneur foncier depuis son mariage, le 24 décembre 1698 avec Marie Claire du Hamel, fille unique du sire Thomas du Hamel , seigneur moyen et bas justicier du fief du Vieux-Condé.

Le 1er juillet 1716, en vertu d'une permission de recherche temporaire accordée par le roi, les travaux de la Compagnie Désaubois, première Compagnie minière du Nord de la France, commencent à Fresnes, sous la direction de l'ingénieur Jacques Mathieu (1684-1767), alors responsable des travaux d'exploitation du vicomte Désandrouin à Lodelinsart.   Jacques Mathieu vient s'installer à Fresnes avec toute sa famille.

C/- La deuxième compagnie Nicolas Désaubois (1717-1721)

a/ Première concession royale accordée pour 15 ans

Le cuvelage vertical que Jacques Mathieu a importé dans le Hainaut français pour le compte de la première Compagnie Désaubois et qui constitue l'unique revêtement de ces premiers puits ne résiste pas aux pressions des volumes d'eau énormes issus de la craie aquifère ainsi qu'à la proportion des fissures mises à nu lors du creusement.
Dans le Hainaut impérial où le manteau des morts-terrains est peu important, il s'agit surtout de préserver les terrains, plus ou moins imprégnés d'eau, des risques d'éboulement en établissant sur toute la hauteur des puits, un cylindre de 6 pieds (2 mètres) dont les pièces de bois plus ou moins équarries sont assemblées verticalement suivant la technique de montage des douves d'un tonneau ou d'une cuve (d'où le terme cuvelage qui en découle).
À la suite de ces revers, la Compagnie Désaubois, première du nom, est dissoute. Immédiatement reconstituée sous l'impulsion du vicomte Désandrouin, elle obtient le 8 mai 1717, sous le nom de Nicolas Désaubois, l'autorisation d'exploiter pendant 15 ans, sur une surface d'environ six lieues d'Est à l'Ouest et de trois lieues du Nord au Sud, le charbon qui serait découvert dans le sous-sol du Hainaut français. Cette seconde Compagnie Désaubois est surtout née de la nécessité de transformer la simple permission de recherche de 1716 en une concession définitive.
Il dispensait également Nicolas Désaubois de la grande corvée de cette époque qui consistait au logement des gens de guerre pendant leur déplacement.
Les deux avaleresses seront abandonnées en 1717. Celle du sud avait une profondeur de 55 mètres, et aucun accrochage n'y a été aménagé. Finalement, la société a abandonné les six puits qu'elle a entrepris à cause des sources qui les remplissent malgré les machines dont on se sert pour les épuiser.

b/ 1720 - Jeanne Colard - Fresnes 
 Un puits fut ouvert en août 1718 dans une pâture appartenant à Madame Jeanne Colard, sur un emplacement indiqué par un sourcier et, le 3 février 1720, à 70 mètres sous terre, la houille fut découverte après 18 mois d'effort et d'un travail particulièrement pénible de jour et de nuit.
La Société Désandrouin-Taffin est fondée le 1er septembre 1721 à la suite de l'abandon de la Société Désaubois, elle poursuit ses travaux, essentiellement à Fresnes-sur-Escaut. Les personnages clés de cette société sont Jean-Jacques Désandrouin, Pierre Désandrouin-Desnoëlles, Pierre Taffin et Jacques Mathieu. Pendant plus d'une trentaine d'années, la Société Désandrouin-Taffin ouvre un très grand nombre de fosses. Elle disparaît le 19 novembre 1757, lorsque toutes les sociétés rivales s'associent dans le but de former une seule et unique entreprise aux intérêts communs : la Compagnie des mines d'Anzin.

D/ Compagnie Désandrouin-Cordier   (1741-1757)

Le succès rencontré par la société Désandrouin-Taffin se heurte bientôt à un nouvel obstacle : la législation féodale qui réserve aux seigneurs haut-justiciers le droit de disposer de la richesse du sous-sol de leur domaine. La compagnie Désandrouin-Taffin avait négligé le paiement de ces indemnités. La prospection ne dérangeait personne mais lorsque la production fut effective, son succès attisa aussitôt les convoitises. Emmanuel de Croÿ, prince du Saint-Empire, seigneur haut-justicier de plusieurs villages situés de part et d'autre de la frontière, est le premier à attaquer, en 1735, la compagnie Désandrouin-Taffin sur le droit d'extraction du charbon sur sa terre de Fresnes.
Il s'ensuit un long procès qui aboutit le 25 janvier 1737 sur un arrangement amiable obligeant Désandrouin et Taffin à lui verser une redevance annuelle de 2 000 livres correspondant à son droit d'entre-cens. Le 28 août 1741, par l'entremise du Bailli de Condé, François Cordier, le Prince de Croÿ traite affaire avec les frères Désandrouin et leur cède, contre redevance, l'autorisation d'extraire le charbon sur ses terres de Condé et Vieux-Condé dans le cadre d'une association Désandrouin-Cordier dont Pierre Taffin est exclu. La société entreprend différents puits, mais les deux tiers sont abandonnés, essentiellement à cause des venues d'eau ou de l'absence de charbon. La concession de Vieux-Condé est obtenue le 14 octobre 1749 et étendue à Hergnies le 21 avril 1751.
C'est en 1751 qu'une veine de houille exploitable est découverte à la fosse des Trois Arbres. La société commence alors petit à petit à se développer, mais fusionne le 19 novembre 1757 avec la Société Désandrouin-Taffin et la Société de Cernay pour former la Compagnie des mines d'Anzin

En 1744, Louis XV, par un édit royal, pose les premières bases d'une législation en décidant que le sous-sol appartient à l'État qui peut, de ce fait, accorder des concessions à des exploitants selon un cahier des charges, et qui assortit ce privilège d'une redevance liée à la quantité et à la qualité des produits extraits. 

E/ La Compagnie des Mines d'Anzin

Parmi nos grands établissements d'industrie, il en est peu qui remontent à l'ancien régime. La compagnie d'Anzin représente une de ces exceptions et à coup sûr la plus brillante. La concession de Fresnes devait expirer en 1760. Emmanuel de Croÿ prenait sans bruit de redoutables positions. Il n'entendait pas troubler les choses mais il avait fait des réserves pour rentrer à échéance dans son domaine féodal avec tous les droits qui y étaient inhérents. De part et d'autre les batteries étaient dressées pour un siège en règle. Le Prince de Croÿ avait donc amené Désandrouin et Taffin à cette extrémité de composer avec lui sous peine d'être dépossédés de leur concession.
Il ne restait qu'un moyen de couper court à ces conflits, c'était de réunir en un intérêt commun des intérêts prêts à se combattre. Dès longtemps, le prince y avait songé ; ses actes, même hostiles, y avaient concouru, - il voulait s'en servir comme d'un instrument de conciliation. Il n'était en cela que l'écho du cri public. Tous les hommes sensés déploraient les divisions locales qui faisaient beau jeu à l'exploitation belge, déjà mieux armée et mieux servie que la nôtre par la nature des lieux.
Le seul moyen de salut, d'après eux, était de fondre ces petites compagnies disposées à s'entre-détruire en une puissante compagnie qui emprunterait aux seigneurs l'influence de leurs noms et le concours de leurs capitaux, aux autres intéressés l'art de conduire les ouvriers et l'expérience des travaux souterrains. Le prince de Croÿ adopta cette pensée et s'en fit l'agent résolu. Il avait un grade élevé dans les armées françaises, il était prince du saint-empire, gouverneur de l'Artois, de la Picardie et de leurs enclaves, il était concessionnaire à Condé et à Vieux-Condé, il devait l'être prochainement à Fresnes et confinait à Raismes avec le marquis de Cernay ; à ces divers titres, il était le principal intéressé et le personnage le plus considérable de ces entreprises, par suite l'homme le plus naturellement désigné pour en être le médiateur. Le seul obstacle à cette médiation provenait du marquis de Cernay et de MM. Désandrouin et Taffin, qu'animaient de vives rancunes ; le prince de Croÿ se rendit sur les lieux, les vit séparément, puis les mit en présence et parvint à les concilier. Après quelques conférences, les parties étaient d'accord ; le 19 novembre 1757 au château de l'Hermitage à Condé, MM. de Croÿ, de Cernay, Désandrouin et Taffin signèrent le contrat d'association qui régissait la compagnie d'Anzin. Ils y mettaient en commun leurs concessions avec le matériel qui y était attaché, leur avoir entier à quelque titre que ce fût, droit de souveraineté féodale, droit de travail : toutes les compétitions étaient éteintes, toutes les contestations mises à néant, et, à moins de dissolution de la société, ils restaient propriétaires de l'ensemble, se prêtant réciproquement leurs titres, les complétant les uns par les autres. L'acte de société signé, il ne restait plus qu'à obtenir la sanction royale. 
Après de mûres réflexions, un arrêt fut rendu, en date du 1er mai 1759, qui permettait aux nouveaux associés, à leurs hoirs ou ayant-cause, d'ouvrir et d'exploiter pendant l'espace de quarante ans, à compter du 1er juillet 1760, toutes les mines de charbon qui se trouvaient ou pourraient se trouver dans l'étendue des terrains compris entre la Scarpe et l'Escaut.
Quoique les apports des associés n'eussent pas la même valeur, et que les uns livrassent des mines ouvertes et montées de toutes pièces, tandis que les autres n'avaient à donner que des mines à ouvrir et très incomplètement montées, le contrat d'union n'en était pas moins un bénéfice pour tous ; il terminait les différends, et communiquait à des exploitations incohérentes une puissance et une solidité qu'elles n'eussent jamais acquises par d'autres moyens.
Tout figurait dans cet acte, les personnes et les biens. La Compagnie d'Anzin avait eu ou avait dès lors dans ses éléments constitutifs la représentation de toutes les classes sociales : la roture avec Désaubois, la petite noblesse avec Désandrouin et Taffin, la grande noblesse avec le prince de Croÿ et le marquis de Cernay. Le fonds et tréfonds, naguère hostiles, allaient se trouver, du moins en partie, réunis dans les mêmes mains.
Aussi, à partir de l'acte de société de 1757, ne cite-t-on pas un seul différent né dans le sein de la compagnie d'Anzin ; il est vrai que cet acte, par l'étendue et la vigueur des pouvoirs qu'il délègue, était de nature à empêcher ou à étouffer tout germe de contestation.
En même temps ce conseil, présidé au début par le prince de Croÿ, a toujours tenu à honneur d'avoir à sa tête un homme illustre quand il s'en est trouvé un parmi les associés, et c'est ainsi qu'il a porté à la présidence Jean Casimir-Perier et Adolphe Thiers.

Comment identifier un ancien puits de mine ?
Les avaleresses
Dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, une avaleresse est un puits de mine qui n'a pas permis l'exploitation de la fosse. Plusieurs raisons peuvent expliquer l'abandon d'un puits :la houille n'a pas été découverte lors du creusement du puits.le cuvelage du puits peut avoir cédé.la fosse en cours de creusement a été inondée par une venue d'eau, un cas relativement fréquent. les techniques de fonçage des puits n'étaient pas encore rodées. Ainsi, en 1716, les six premiers puits (Ponchelet, Le Moulin et Point du jour) du bassin minier, hors Boulonnais, sont abandonnés avant d'avoir extrait, et sont donc des avaleresses. Ainsi, la Compagnie des mines d'Anzin, qui a ouvert des puits dès le XVIIIe siècle, compte plus de 25 avaleresses parmi environ 250 puits.
Le 28 août 1741, par l'entremise du Bailli de Condé, François Cordier, le Prince de Croÿ traite affaire avec les frères Désandrouin et leur cède, contre redevance, l'autorisation d'extraire le charbon sur ses terres de Condé et Vieux-Condé dans le cadre d'une association Désandrouin-Cordier dont Pierre Taffin est exclu. Le seigneur haut-justicier sollicitera par la suite, en son propre nom, une concession royale qui lui sera accordée le 14 octobre 1749 sur les terres précitées, au-delà de l'Escaut, et surtout sans limitation de durée.

1/ le puits Gaspard (1743-1746)

Accès par l'actuelle rue des Déportés  

Cette « carbonière » (nom de l'époque) fut établie à 359 toises de distance de celle de l'Avocat, fosse ouverte ultérieurement, c'est-à-dire à plus de 700 mètres du principal faisceau des veines de la concession dite de Vieux-Condé.
Cette fosse fut ravalée* jusqu'à une profondeur de 80 mètres environ, avec succès puisqu'une galerie orientée vers le Nord rencontra une veine d'épaisseur d'environ 70 centimètres.
Cette veine, bien que d'une qualité médiocre à cause de l'odeur de soufre que dégageait le charbon en brûlant et même en extraction fut exploitée jusqu'à ce qu'une importante venue d'eau submergea les travaux.
Le chantier fut remonté d'environ 20 mètres et, par prudence, on perça une nouvelle galerie vers le sud. Par chance, on recoupa deux autres veines, une plus petite de 40 centimètres et une plus importante de 60 centimètres. Ces deux veines furent exploitées dans les deux sens (vers le couchant et vers le levant).
Mais cette fosse était située dans la région peu productive encadrant le « niveau marin de poissonnière », que l'on retrouve fréquemment désigné sous des noms synonymes de sulfureuse ou encore de puante.
*Raval : approfondissement d'un puits

2/ le puits Huvelle Extraction (1746-1750)
3/ le puits Huvelle Épuisement (1746-1750)

Accès par la rue Bénézech dans la propriété d'un particulier au n°142.

C'est le mayeur de l'époque qui a donné son nom à la fosse. Les deux puits de cette fosse furent creusés jusqu'à 40 toises (environ 78 mètres) de profondeur. À ce niveau, on fit une galerie au nord qui recoupa une veine de dix paumes presque plate, bien régulière au levant et au couchant, puis une autre de six paumes endroit qui n'a jamais été réglé. Ces deux veines furent exploitées jusqu'en 1756, date à laquelle il fallut abandonner cette fosse par suite d'une venue d'eau qu'on n'a pu, là encore, maîtriser.
Le passage de la zone calcaire ou sablonneuse dans laquelle les nappes d'eau sont concentrées est toujours scabreux. De nombreux puits ont été submergés malgré l'intervention de nombreuses batteries de pompes à bras, seul moyen disponible à cette époque.

4/ le puits du Milieu (1747-1780) 

ou du Mitan ou Moitié

Cette appellation vient de ce que le puits fut placé « au centre de gravité du panneau à déhouiller ». Ce puits fit, à 40 toises de profondeur (la toise est une ancienne mesure de France valant 1,949 mètre, à 78 mètres environ), deux galeries qui recoupèrent deux belles veines de charbon maigre (anthracite) de dix paumes d'épaisseur (1 mètre environ), et l'autre de quatorze paumes, dénommée la veine de « l'escaille » (un mètre quarante environ).
Ces deux belles veines furent exploitées au levant et au couchant, mais en remontant jusqu'au « tourtia* », l'exploitation provoqua une venue importante d'eau dont les moyens de cette époque ne purent venir à bout. Le chantier fut noyé et la fosse abandonnée en 1748.

*Tourtia est le nom donné par les géologues aux premiers dépôts cénomaniens argilo-sableux et conglomératiques.


5/ le puits Balive (1749-1751)

Accès par la rue Jean Jaurès n°43.

Ouverte en 1749, elle fut abandonnée dans le houiller à 52 mètres de profondeur. Ce puits ne fut comblé qu'après l'ouverture de la fosse des Trois-Arbres et que le niveau de ce puits ait atteint 102 mètres de profondeur. Cette fosse ne fut pas abandonnée sans raison. Le même mystère s'observe quant à l'explication de sa fermeture.


 6/ le puits des 3 Arbres Extraction (1750-1860)
7/ le puits des 3 Arbres Épuisement (1750-1848)


Accès par la rue Victor Hugo, devant la cité des 3 Arbres.


Ce nom provient d'une particularité locale. Dans cet espace désertique, sablonneux et couvert de joncs, trois arbres débiles émergeaient en ce lieu.
Sous la direction de Paul Castiau, les travaux commencèrent le 5 décembre 1750. Le 21 janvier 1751, après quarante jours de travaux, Paul Castiau vit la consécration de sa ténacité et de sa détermination. On découvrit, en effet, ce jour-là, la première veine exploitable de Vieux-Condé, qu'on appela « Neuf paumes », ancienne mesure correspondant à environ 90 centimètres d'épaisseur. La découverte de cette belle veine assurait l'existence matérielle de la Compagnie Désandrouin et Cordier.
La fosse des Trois-Arbres, approfondie par la suite jusque 247 mètres ne fut tout d'abord foncée qu'au niveau de 178 mètres, niveau où nous la trouvons encore sur un profil des veines et ouvrages des fosses du Vieux-Condé établi en 1774 (et mis à jour en 1779), sans doute en souvenir de deux descentes que le Duc de Croÿ effectua à la fosse des Trois-Arbres : la première dans la nuit du 26 au 27 juin 1770, la seconde le 16 décembre 1772 à 547 pieds sous le niveau de la mer. On voit que le Duc de Croÿ suivait l'exploitation « non pas en amateur ni en grand seigneur, mais comme un ingénieur ».
Le puits d'épuisement était de forme carrée


8/ le puits du Gros Caillou (1752-1787)

Accès par la rue Anatole France n°111

Origine du nom : du nom du lieu-dit, qui lui-même provient de l'emplacement d'une ancienne borne délimitant les terres relevant de l'abbaye de Saint Amand et du comté du Hainaut. C'est la deuxième fosse fructueuse de la Compagnie Désandrouin et Cordier, mais c'est aussi la première à subir un terrible accident. Ouverte en 1752, soit un an après les Trois-Arbres, elle ne possédait qu'un seul puits foncé jusqu'à cent toises de profondeur (environ 190 mètres). Mais ce puits recoupa six belles veines de bonnes dimensions : Neuf Paumes, Escaille, Huit Paumes, Douze Paumes, A. Filons et Cinq Paumes.

Première grande catastrophe minière 
à Vieux-Condé : Le 16 juillet 1756
C'est dans cette fosse, que quatre ans après sa mise en service, le premier grave accident se produisit. Une explosion tue 11 ouvriers. Vingt autres qui travaillaient sur le même chantier sont sauvés par leurs camarades, accourus d'autres galeries. À la surface, le sol tremble, un mur s'écroule et les bâtiments du carreau sont ébranlés.

Il s'agissait d'un coup de grisou, le premier dans notre cité, parcourant, à la vitesse d'un météore, les galeries. Quant à la cause qui détermina cette explosion, on ne " sait l'indiquer avec certitude. II eut lieu au moment où les "souris du fond", comme les appelle Jules Mousseron, le poète des mineurs, étaient à leur travail. On peut se demander, aujourd'hui encore, si cette catastrophe a été déterminée par le grisou lui-même ou par ce qu'en terme de métier on désigne sous le nom de "coup de poussière".
Les ouvriers dont les noms suivent, sont tués sur le coup : DUBOIS Philippe, MUREZ Jacques

Les ouvriers suivants décèdent suite de leurs blessures : DAUMOND Noël, DUWEZ Etienne, LIETAR Antoine, DELHAY Antoine, FLAMENT Jean Baptiste, GAILLARD Jean-François, CRUNELLE Jean-François, SAUVAGE François, LEMAL Jean-Baptiste

 Le grisou est un nom d'origine wallonne qui désigne un gaz inflammable, composé en majeure partie d'hydrogène carboné. Il se dégage de la couche de houille et fait explosion lorsqu'il entre en contact avec un corps enflammé.

9/ le puits Avaleresse de l'Écarlate N°1 

(1753-1753)
10/ le puits Avaleresse de l'Écarlate N°2 

(1753-1753)

Accès par la rue Constant Gosset n° 415

Origine du nom : du nom du lieu où cette avaleresse fut tentée. La fosse de l'écarlate fut un échec. Située trop au nord, cet essai d'extension du champ d'exploitation fut rapidement abandonné à dix toises de profondeur à cause de la « trop grande abondance des eaux dans le prolongement de l'importante nappe aquifère de la Solitude ».

11/ Le puits Saint-Thomas (1754-1811)


Accès par la rue Sadi Carnot n°196.

Origine du nom : avant la Révolution, on s'en remettait souvent au « saint du jour » du début des travaux. Le puits unique fut creusé jusqu'à une profondeur de 62 toises (environ 112 mètres). Il recoupa cinq veines dénommées : Quatorze Paumes, Pascal, Six Paumes, Élisabeth et Saint-Pierre.

Le cuvelage* de 112 mètres de profondeur étant en fort mauvais état, un procès-verbal, portant une dizaine de signatures et rédigé à la suite d'une visite des lieux le 22 décembre 1810, demandait avec insistance la fermeture de ce puits. La venue d'eau nécessitait « chaque jour une heure de travail pour la machine à feu, consommant pour cela 3 hectolitres de charbon à 53 sous ».
Les conclusions de ce rapport furent adoptées. On décida de combler d'abord le puits jusqu'à 73 mètres. Toutefois, cette fosse ne fut abandonnée et serrementée** qu'en octobre 1811. Bien à contre cœur, semble-t-il, car il était « encore possible d'exploiter quelques à l'amont des chantiers en cours ».


 *cuvelage : revêtement intérieur d'un puits qui est destiné à consolider les parois et à neutraliser les venues d'eau. Le chêne résiste à toutes les pressions, mais en choisissant le hêtre ou l'orme, on s'expose à de très graves déconvenues. Un siècle plus tard, le bois est remplacé par des plaques en bronze.

**serrement : le serrement est l'opération qui consiste à rendre inaccessible un puits de mine. Pour les plus vieux puits, seuls les premiers mètres étaient en général remblayés. Après la nationalisation des houillères, les puits étaient en général entièrement remblayés.

Cette machine à balancier est constituée d'une grande poutre de bois se balançant autour d'un pivot central.
D'un côté de ce balancier (H) part une tige reliée au piston de la pompe en fond de mine, et de l'autre côté (F), une chaîne (E) est reliée à la tige d'un piston (D) pouvant se déplacer à l'intérieur d'un cylindre(B) vertical ouvert à son extrémité supérieure.
L'étanchéité est assurée par un joint primitif constitué d'une corde de chanvre enroulée autour du piston. De la vapeur à basse pression, produite dans le ballon d'une chaudière (A), est admise dans le cylindre (B). La vapeur soulève le piston, le balancier descend entraînant la tige (I) vers la pompe au fond de la mine.
Lors de l'injection d'eau froide en (B), la vapeur se condense, il se crée un vide et la pression atmosphérique qui s'exerce sur la face supérieure du piston le fait descendre.
De l'autre côté la tige (I) se relève. La vapeur est alors à nouveau admise sous le piston et le mouvement se perpétue.

12/ le puits Vieille Machine N°1 (1758-1916)
13/ le puits Vieille Machine N°2 (1758-1823)

Accès par la place Édouard Vermeersch

Origine du nom : cette fosse fut à l'origine désignée sous le nom de « machine à feu », parce qu'on utilisait une machine à vapeur pour y extraire les eaux.
 Les exploitations de l'ancienne Compagnie Désandrouin et Cordier sont les fosses Trois Arbres et Gros Caillou. Deux puits sont alors creusés en 1758. Le puits d'extraction, ou Machine à feu n° 1, est de section carrée, avec un diamètre utile de deux mètres. Le puits d'épuisement, ou n° 2, est situé à une douzaine de mètres au sud-est du puits principal.
En juin 1807, le puits no 2 est équipé d'une pompe à feu qui fonctionne durant 22 heures par jour, donnant 420 coups de piston à l'heure, ce qui permet d'exhaurer 22 000 pieds cubes par jour.
Cette installation n'était pas sans faille, puisqu'elle est remplacée en 1808 par celle de la fosse Trois Arbres, cette dernière assurant l'exhaure dans tout le secteur. Le puits Machine à feu n° 2 est alors partiellement comblé. La fosse Neuve Machine est entreprise à 50 mètres à l'est du puits Machine à feu n° 1 à partir de 1816, et entre en service en 1823. La fosse Machine à feu est alors renommée Vieille Machine.
C'est en 1823 que le puits Vieille Machine n°2, initialement profond de 222 mètres, est serrementé. La fosse Vieille Machine cesse d'extraire le 30 avril 1861. Elle sert ensuite de retour d'air à la fosse Vieux-Condé, sise à 906 mètres au sud-est, et ce jusqu'en 1909. Le puits Vieille Machine n° 1, profond de 366 mètres, est serrementé et comblé en 1916, la même année que le puits Neuve Machine.

14/ le puits du Pied (1761-1809)

Accès par l'actuelle rue du Lieutenant Michel Simon n°12.

Origine du nom : ce puits était situé à « l'aval-pendage* » du gisement des Trois-Arbres et des Rameaux. Il indique sa position par rapport à la pente des veines exploitées.
A. Castiau, généralement bien informé des choses de Vieux-Condé, prétendait que la fosse du Pied datait de 1756. S'il en était ainsi, elle aurait été ouverte par la Compagnie Désandrouin et Cordier et non par la Compagnie d'Anzin.
Cependant, la fosse du Pied n'est pas mentionnée parmi les fosses qui existaient lors de la constitution de cette dernière et Grard précise par ailleurs, que l'avaleresse du Pied fut entreprise par la Compagnie d'Anzin en 1761. Nous nous rangeons à cet avis, car toutes les pièces d'archives, non annotées par Castiau, indiquent également cette date.
La fosse du Pied, qui ne comportait qu'un seul puits, était située entre les fosses de Vieille-Machine et des Trois-Arbres, à une centaine de mètres de la première et à quarante mètres de la seconde, situation qui, assez tôt, devait entraîner l'abandon de l'un de ces puits. Celui de la fosse du Pied, en très mauvais état, fut le premier fermé.
La décision d'abandon fut prise le 14 nivôse de l'an XII, sous réserve de déhouiller auparavant tout le gisement accessible, par le niveau alors en exploitation. En 1806, elle est toujours en activité. Activité réduite toutefois, car on ne fait « qu'une demi-coupe » pour terminer le déhouillement d'un stot** dans Douze Paumes.
L'extraction fut définitivement abandonnée en 1807, au profit de la fosse des Trois-Arbres. Le puits fut comblé et serrementé en 1809.

* l'aval-pendage : ce terme désigne, lors d'une exploitation minière, les parties de l'exploitation qui se situent au-dessous d'un niveau de référence généralement nommé niveau zéro.


**Stot : volume de minerai laissé sur place pour protéger une voie ou une installation du fond.

15/ le puits Saint Roch (1764-1811)

Accès par la rue Anatole France n°130

Origine du nom : l'ouverture de la fosse Saint-Roch eut lieu en le (16 août ?) 1764, le jour de la fête de ce saint.
Son implantation au sud de la fosse Saint-Thomas semble avoir été choisie pour la relayer en profondeur. Ce fut cependant Saint-Thomas qui termina l'exploitation du gisement de la fosse Saint-Roch dont l'unique puits n'atteignit que 178 mètres de profondeur.
Les neuf bowettes creusées à différents niveaux recoupèrent l'ensemble du faisceau nord de Vieux-Condé qui fut d'abord déhouillé aux étages les plus profonds. Cette précaution fut sage car l'état du puits, que nous trouvons comblé jusqu'à 73 mètres en 1805, entraîna assez tôt l'abandon des étages inférieurs.
Postérieurement à 1805, l'incendie de l'accrochage à 53 mètres qui fit onze victimes, eut pour conséquence la fermeture de cet étage. De sorte que la fosse Saint-Roch n'avait plus alors en exploitation que le seul étage à 73 mètres où elle déhouillait les belles veines : Douze Paumes, A. Filons et Cinq Paumes, qui pouvaient encore "donner de l'ouvrage pour dix-huit mois". Une grande série de "travers blancs inclinés" ayant leur base à cet étage auraient en effet permis de terminer l'exploitation à l'amont, mais que A. Filons, veine sale et peu rentable, resta seule à déhouiller, la fosse fut mise en chômage le 17 février 1806.
Dès lors, en dépit d'un plaidoyer chaleureux le 22 février 1803 qui tendait à prouver que l'exploitation par Saint-Roch eut été la plus économique, le puits ne servit plus qu'à l'aérage et à la circulation du personnel. Son état inspirait de telles craintes qu'il ne fut même pas possible de le conserver pour cet usage restreint. Il avait en effet fallu le croisurer sur toute sa hauteur "dans les rocs, tourtiat, dièves et les bleus, de peur qu'il ne croule". Le cuvelage, qui était "consommé", avait lui aussi été consolidé par des "pièces de bois soutenues par des vis". La fosse Saint-Roch fut remblayée et serrementée dans les dièves, en même temps que la fosse Saint-Thomas au cours du mois d'octobre 1811.
Malgré la satisfaction manifestée lors de l'exécution de ce serrement qui réduisit l'exhaure de la fosse Vieille-Machine, les remblais du puits s'affaissèrent jusqu'au-dessous du tourtiat et cela en mars 1820. Le serrement fut reconstruit à cette date et le puits comblé à nouveau "jusqu'à la surface de la terre".

16/ le puits Mon Désir Nord (1773-1823)
17/ le puits Mon Désir Sud (1773-1861)

Accès par la rue Victor Hugo, devant l'école Marcel Caby.

Le siège avait deux puits. Le nord foncé en 1773 était équipé d'un manège à chevaux ou baritel pour remonter les cuffats*. Par la suite des molettes ont équipé le puits. Il est remblayé le 30 août 1823. Le puits sud, foncé en 1773, est équipé lui aussi en 1807 de molettes. C'est le puits de service et d'aérage pour la fosse Nord et pour Mon désir, Vieille machine et Trois-Arbres. Il est serrementé et comblé le 22 juillet 1861.


*Cuffa : benne, en bois, suspendue à un câble et servant dans les puits de mine au transport des matériaux et du personnel.


18/ le puits Avaleresse Menu Bois (1779-1779)

Accès par la rue Strady n° 761.


Le houiller est atteint dès 30m. Profondeur totale 30m. Une brusque montée des eaux en fait une avaleresse.


19/ le puits Stanislas (1784-1787)

Accès par la rue Augustin Bay au n°542, prendre le sentier du tramway


20/ le puits Léonard (1785-1897)

Accès par la rue Augustin Bay au n°542, prendre le sentier du tramway, direction du bois et terril.

21/ le puits de l'Avocat (1787-1789)
Accès par la rue Augustin Bay au n°303

22/ le puits Saint-Jean (1788-1854)
Accès par la rue Saint-Jean n°58

23/ le puits du Trou Martin (1803-1969)
Accès par la rue Anatole France, puis par la rue du lys Rouge

La fosse Trou Martin est une des premières fosses creusées après la Révolution française. Elle est commencée le 20 juillet 1803. Elle devait initialement s'appeler Saint-Martin, puisqu'elle a été conçue avant la révolution. Elle portait le nom du saint patron de la paroisse. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 38 mètres
Alors qu'il est terminé, le puits est en chômage pendant plus d'un an. Lorsque l'exploitation reprend, elle a lieu au niveau de 89 toises (158 mètres) de profondeur, dans des veines déjà exploitées dans le secteur : Huit Paumes, Neuf Paumes et Escaille. L'approfondissement du puits est préparé en 1804, celui-ci est réalisé en une seule passe de 88 mètres, ce qui est sans précédent à l'époque.

L'ancienne machine d'extraction est remplacée par une nouvelle du type Edward en 1822. La Compagnie d'Anzin en a acquis le brevet en 1817, ce qui lui permet d'équiper quatorze fosses de ces machines à vapeur à haute pression. À la profondeur de 219 mètres, un accrochage moderne est mis en place, capable de donner autant de charbon que cette machine pourrait en extraire. Se pose alors le problème de l'écoulement des produits.
 Ceux de la fosse du Trou Martin s'exfolient, lorsqu'ils sont exposés au jour. La fosse est alors « mise en veilleuse » durant des périodes plus ou moins longue, le travail n'est pas régulier, par conséquent, le personnel émigre, ce qui n'est pas sans poser problème lorsque la reprise s'amorce en 1837, lors de la période de cherté des houilles.
Un nouvel étage d'extraction est ouvert à la profondeur de 280 mètres en 1839. La période la plus prospère de la fosse Trou Martin se situe vers 1842. Un mélange est réalisé au rivage de Vieux-Condé en incorporant les produits de la fosse du Trou Martin avec ceux de la fosse Vieille Machine, reconnus comme étant d'une qualité exceptionnelle.
Les veines Six Paumes et Masse sont exploitées à partir de 1846 à l'étage de 303 mètres. La fosse est très lourdement handicapée à cause du mode d'expédition de ses produits, expédiés par tombereau à deux roues vers le rivage sur l'Escaut. Ainsi, lorsque la fosse Vieux-Condé a été mise en activité en bordure de l'Escaut, l'utilité de la fosse Trou Martin s'est avérée bien moindre, si bien qu'elle a été mise au chômage en 1863.
Elle est alors tenue en réserve, et reprend de l'activité durant une autre période de cherté des houilles survenue au début des années 1870. Le puits est approfondi de 40 mètres en janvier 1874. Un étage a été amorcé à la profondeur de 345 mètres, mais celui-ci n'a jamais été mis en activité. Elle assure le retour d'air de la fosse Vieux-Condé depuis 1891. Le puits est approfondi à 407 mètres en 1911.
La Compagnie des mines d'Anzin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. La fosse du Trou Martin n'étant pas dotée de bains-douches, le personnel devrait alors se mettre en tenue dans ceux de la fosse Vieux-Condé, sise à 1 617 mètres au sud-est, et se rendre à la fosse du Trou Martin en bicyclette, et faire la manœuvre inverse en fin de poste.
La fosse cesse son service et l'aérage le 9 septembre 1969, et le puits est comblé durant le mois de novembre. La fosse est restée ouverte pendant 166 ans.

24/ le puits Sainte-Barbe (1804-1835)

Accès par la rue des Américains. 

Prendre le sentier devant le Boulon. Dans le bois.

C'est le Marquis Désandrouin qui autorisa l'ouverture de cette fosse passant outre l'Assemblée Générale des régisseurs. L'ouverture du puits se fait le 19 septembre 1804. Le 12 février 1806, la fosse est déjà en activité. Elle exploite Masse, A. Filons et 12 paumes à 43 toises (76m). Pour se rendre sur les chantiers, les ouvriers descendaient par le goyot de la fosse Mon Désir. Un goyot* sera plus tard établit sur le puits de la fosse mais il servira pour les ouvriers de la fosse Marie-Louise.

*Goyot : compartiment ménagé sur le côté d'un puits de mine et destiné au passage de l'air, des tuyauteries et éventuellement à la descente ou à la remontée des mineurs.

L'extraction n'est vraiment efficace qu'en 1807, date à laquelle la fosse est reliée par une communication dans la veine Élisabeth avec la fosse Trois-Arbres qui évacuera les eaux. La nécessité d'ouvrir une nouvelle fosse entraîne la prospection au Nord-Est à l'étage 76 à la recherche de la veine 9 paumes. L'extraction se fait ensuite à l'étage 142 dans les veines Masse, Paschal. Lorsque la veine Masse arrive sur une faille, la fosse est mise au chômage.
On en profite pour creuser une bowette* nord vers Saint Pierre. En 1811, le puits est maçonné du Tourtia jusqu'à 76m. L'extraction se fait à -109, dans les veines Elisabeth et Six-Paumes en attendant une machine d'extraction plus puissante. En 1822, on exploite toutes les veines à 63m et 50m. La fosse est au chômage de nouveau en 1823 et le travail à partir de cette date restera intermittent suivant l'activité des fosses alentours.
En 1827, on achève les travaux à -174m et les travaux sont concentrés à l'étage 50. À cette profondeur, les terrains se tassent et obligent les ouvriers à avancer lentement. Elle est remise en veille de 1929 à 1832. Elle est reprise pour fermer définitivement le 16 décembre 1833. Le puits est conservé pour l'aérage de Marie-Louise jusqu'au 18 février 1835. Le puits est comblé entre la surface et -109m. Un serrement est réalisé sous le tourtiat.


*Bowette : une bowette est une des galeries principales d'un charbonnage, qui part du puits vers les chantiers d'abattage


25/ le puits Marie-Louise (1809-1835)

Accès par la rue Augustin Bay n°815


La fosse est ouverte le 1 octobre 1810 et rencontre la veine 9 paumes en 1811 à 25 toises. Le creusement se poursuit jusqu'à 76m puis mis en sommeil en attendant une machine à molettes. Sans demande de charbon, l'exploitation de la veine ne débute qu'en 1812. Le creusement se poursuit jusqu'en 1814 avec un étage à 248m.
Cet étage permet l'évacuation des eaux vers 3 arbres. Le 3 juillet 1822, l'extraction qui se faisait aux étages 156 et 220 est abandonnée avec tout le matériel. La fosse est reprise en 1824 avec les étages 156, 220 et 234 qui exploitent les veines Cinq-Paumes, A. filons, Masse, Élisabeth et Six-Paumes.
Devant le bon rendement de la fosse, la machine d'extraction à tambour vertical est remplacée par un tambour horizontal en 1825. En même temps, on installe un nouvel accrochage à 108m. Les galeries sont munies de « chemins de roulement en fer battu pour roues à rainures ».
L'exploitation reprend en février 1826 mais les charbons maigres extraits se vendent mal. Le rendement est volontairement limité pour éviter les invendus. En 1829, la situation s'améliore et Marie-Louise devient une des fosses les plus productives. L'ouverture d'étages intermédiaires se poursuit en 172, 188 et 201 en 1831.
Pourtant le dernier étage mis en service en 1833 ne fournit que 25 à 30000 tonneaux ce qui compromit l'avenir de la fosse. L'extension du champ d'exploitation faisait craindre l'arrivée des eaux contenues par les anciennes fosses Léonard et Stanislas abandonnées en 1789. Le raval du puits ne montrait pas beaucoup d'avantages bien au contraire.
La fosse plus profonde que les autres aurait été le réceptacle des eaux et aurait réduit la rentabilité de la fosse. La dernière veine A. Filons à l'étage 172 est exploitée. L'exploitation cesse le 11 février 1835. Le bâtiment en surface est détruit, la machine démontée. Le puits est comblé jusqu'au tourtiat puis serrementé. Le cuvelage a été entièrement récupéré. Profondeur 248m.


26/ le puits Neuve-Machine (1816-1916)

Accès par la place Vermeersch. Situé devant les serres municipales


Origine du nom : ce puits, creusé tout à proximité du puits Vieille Machine, prit ce nom par opposition à ce dernier.
Le puits des Trois-Arbres qui, en 1808, était devenu le puits d'épuisement de la fosse de Vieille-Machine, n'était plus en 1816, le plus profond du secteur. Son état excluant toute idée d'approfondissement, le creusement d'un puits spécial d'épuisement devint une nécessité. Il fut ouvert le 18 septembre 1816 près du puits d'extraction de la fosse de Vieille-Machine. Ce puits fut foncé d'emblée jusque 368 mètres. Le cuvelage avait la forme d'un octogone inscrit dans un cercle de 2m30 de diamètre.
Après quelques essais infructueux, l'installation fut mise en service en 1823. Clef de voûte pour tout l'établissement de Vieux-Condé pour l'épuisement des eaux, elle comportait six étages dont l'un, celui de la base, était aspirant et refoulait sur 12 mètres seulement. Les cinq autres refoulaient chacun 70 mètres de hauteur.
Le corps de pompe d'un diamètre de 0.23m permettait au piston une course de 1m75. Jusqu'en 1857, le sort de cette installation fut surtout lié à celui de Vieille-Machine. Puis devint véritablement la station centrale d'exhaure du groupe des fosses qui comprenait la fosse de Vieille-Machine, de Trou-Martin et quelques anciennes fosses. Elle fut démantelée en 1886, après la mise en service de la pompe souterraine de l'étage 407 de la fosse n°1 de Vieux-Condé dénommée parfois l'avaleresse.
Un ventilateur SER de 1m60 de diamètre fut alors installé provisoirement sur le puits pendant la réfection de la fosse Vieille-Machine. Mis en service le 6 janvier 1890, ce ventilateur assura l'aérage de la fosse n°1 de Vieux-Condé jusqu'au 30 avril suivant, date à laquelle le foyer de la fosse Vieille-Machine fut rallumé.
Le puits de Neuve-Machine fut ensuite tenu en réserve sans assurer un service régulier jusqu'au moment où le puits fut remblayé et serrementé au cours de l'année 1916.
Il avait tout juste un siècle d'existence.


27/ le puits Vieux-Condé N°1 (1854-1982)

Accès par la rue César Dewasmes, dans le parc des anciens Ets Fontaine.


28/ le puits Vieux-Condé N°2 (1908-1982)

Accès par la rue César Dewasmes, dans le parc du garage Renault.


La fosse est commencée en 1854 et commence à extraire en 1861. Le terril no 191, Vieux-Condé, st édifié à l'est du carreau. Un puits no 2 est creusé en 1904 et terminé en juin 1907. À sa mise en fonction, il assure, alors seul, l'extraction. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale.
Lors de la reconstruction, le puits no 1 est doté d'un ventilateur, afin de servir à l'aérage, et le puits no 2 voit son chevalement réparé et réutilisé. Des cités sont bâties à quelques centaines de mètres de la fosse. Leur architecture est tout particulièrement soignée.